V65 Baja

 
 
Dans la première moitié des années 80, un architecte de Bergame, du nom de Torri, se présenta au DG de Guzzi de l'époque, M. Donghi. Il lui exposa son projet de faire le Dakar avec une Guzzi. Au départ Donghi le prit pour un fou, puis, voyant que Torri était prêt à mettre la main au portefeuille, pris son discours au sérieux.
De fait, la participation de Guzzi à ce Dakar 1985 et au suivant passa quasiment inaperçu. La moto, qui ne s'appelait pas encore Baja plu beaucoup à l'importateur français qui la vit à Paris. Il en commanda 15 exemplaires. Personne ne sait le prix payé, en 1985 15 exemplaires appelés Baja furent construits pour la France plus un exemplaire qui est aujourd'hui au musée. Donc, avec la moto de Torri cela fait 17 unités. Ensuite, 4 ou 5 modèles furent, semble-t-il, assemblés les années suivantes, tous différents les uns des autres et avec un autre nom que Baja. Deux Baja aux mains de deux pilotes français ont participé au Dakar 86. La première moto de cette série, celle de Torri, circule encore dans la région de Mandello, tandis qu'une plus récente, avec le moteur 4soupapes, circulerait prés de Lecco. La motos utilisée par Torri pour le Dakar était peinte dans les coloris jaune, noir et blanc. D'autres exemplaires furent peints en beige et marron aux couleurs de Nef et conservé au musée, ou sponsorisé par Gatored, verte et orange, ou un autre sponsorisé par Yokohama et donc rayé de rouge et noir.
Le kick pour V50 (prévu pour les V50 de l'OTAN) a été monté sur toutes les Baja. Une autre pièce spéciale était montée sur les Baja (toutes?), c'est un radiateur d'huile. La dérivation du circuit d'huile se faisait par une pièce spéciale qui remplaçait l'habituelle trappe de filtre à huile. Le radiateur se trouvait à l'avant du cadre, entre les tubes d'échappement, fixé sur deux pattes soudées au cadre.

La pièce la plus impressionnante était le réservoir, que ce soit par ses dimensions ou son coût de fabrication. Entièrement fait main, à partir d'une feuille, coupée au ciseau puis martelée, elle etait ensuite soudée au chalumeau (pas de TIG à l’époque dans l'atelier), certaines machines auraient étaient livrées avec des réservoirs en matière synthétique. Daniele Lafranconi, excellent tôlier, arrivait à en sortir deux par semaine. Il fut ensuite aidé par Festorazzi, ex boxeur poids lourds champions olympique au JO de Rome en 1960, lui aussi excellent tôlier. La production put donc doublée. Le bras oscillant utilisait la partie droite des gros blocs afin de pouvoir monter le double cardan, plus adapté au grand débattement des amortisseurs qui étaient soit des Marzocchi, soit des Ohlins. La modification et la soudure des oreilles pour le fixer à la boite était toujours confiée à Daniele. La peinture du réservoir était de fine épaisseur afin de laisser apparaitre le martelé de l'alu, fruit de l'excellent travail des tôliers. La peinture choisie à cette occasion était la meilleure qualité jamais choisie par Guzzi . Les références sont les suivantes: pour le blanc des protége-réservoirs, des caches latéraux, des pare-mains et du garde-boue avant :Bianco Glasurit 21- M - 25 et pour le rouge: Rosso Glasurit 21-F-1120. Le blanc de l'échappement était un blanc opaque d'origine céramique à haute température produit par la société Colorificio Migliavacca. Les décalcomanies sur le réservoir sont celles de la Le Mans, celles spécifiques à la Baja ont été produites par la société Serigraf. La selle était produite par la société Del Martello à Padoue, maintenant devenue FDM Padova. Les garde-boues et la plaque de phare étaient des produits standards du catalogue Acerbis, légèrement modifiées. L'évolution de la Baja dans sa version clé en main fut la NTX, produite en plusieurs cylindrées.
( merci à toutes les personnes qui m'ont aidé à obtenir des infos)



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